Blog de dada

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Dagoma

Je me suis mis à l'impression 3D

Rédigé par dada / 11 août 2020 / 13 commentaires


Celles et ceux qui me suivent sur Mastodon ou Pixelfed savent que j'ai franchi le pas : j'ai enfin ma bête à la maison. Je vais vous raconter des trucs, parce que voilà, c'est un monde qu'il est quand-même chouette et qui se rapproche de celui des libristes.

Le choix de la bête

Quand je ne sais pas quoi choisir, je demande de l'aide. Je n'avais pas beaucoup de contraintes : une machine produite en France, avec une entreprise domiciliée en France et de quoi bidouiller sans me ruiner. Quelques toots plus tard, j'étais mis en relation avec des makers qui m'ont trouvé ce que je voulais : Dagoma 3D ! Une entreprise du Nord de la France qui fait des imprimantes 3D. Nickel.

Ne voulant pas d'un truc clé en main, exit la Magis, j'ai donc craqué pour une Disco Ultimate avec l'option écran. Quelques euros en moins (tirés de mon arrêt du tabac) et quelques jours plus tard, je me retrouve avec des petits cartons et beaucoup trop de bobines de PLA :


Je vous laisse parcourir l'album photo dédié à mes délires 3D pour comprendre qu'une imprimante 3D en kit, c'est vraiment un truc en kit. J'ai passé des heures à la monter. Dans ma mémoire, la dernière fois que j'ai autant souffert, c'était pour l'installation de ma première distribution GNU/Linux, Ubuntu 6.06, il y a plus de 14 ans !

Un univers libriste-compatible

J'ai découvert un truc assez fou : le monde de l'impression 3D est assez similaire au monde du logiciel libre.
  • On y retrouve un Github, qui s'appelle Thingiverse.
  • La plupart des imprimantes ont des plans en opensource.
  • Les pièces de rechanges sont imprimables.
  • Il existe un GNU/Linux des imprimantes : Marlin. Ce dernier est forké au bon vouloir des constructeurs.
  • Le logiciel pour préparer les impressions, Cura, est opensource et en python.
En gros, on a le droit d'utiliser, de modifier, d'améliorer et de redistribuer les modifications des outils. Ça ressemble à notre univers, non ?

Anecdote : j'ai cassé une pièce lors de l'assemblage de ma bête. J'ai tout de même réussi à finir le montage, à apprendre à gérer la machine et à imprimer la pièce cassée en allant sur le Github du constructeur. Rien que ça, je trouve que c'est génial.

On en fait quoi, de son imprimante ?

J'ai commencé par imprimer de quoi me servir sereinement d'elle. Une bobine, ça doit bien se dérouler, j'ai donc commencé par imprimer des supports de bobines. C'est simple et ça donne rapidement un résultat. Quoi de plus agréable que de commencer par un truc qui vous allez immédiatement utiliser ?

Ensuite, j'ai commencé par faire des choses pratiques comme un support pour mon téléphone, celui de mon père, de mon frangin, etc.... J'ai ensuite commencé à mêler le geek traditionnel du numérique et mes envies d'impression en sortant un boîtier pour Raspberry Pi :



Franchement, c'est comme une distribution GNU/Linux : vous en faites ce que vous voulez ! Amusez-vous à faire des recherches dans les sites qui regorgent de modèles pour vous rendre compte à quel point c'est fou.

L'autre jour, j'ai fait une recherche avec un modèle précis de plafonnier LED. Il manquait des attaches... Quelques minutes m'ont suffi pour trouver ces attaches modélisées gentiment par un illustre bienfaiteur. J'ai imprimé ça et le souci était réglé.
Dans le genre, j'ai deux disques durs externes en RAID1 branchés au module F de mon Turris Mox pour avoir mon Nextcloud en local. Une recherche rapide et je tombe sur de quoi ne plus les laisser traîner. J'adore.

La prise en main

Se mettre à l'impression 3D n'est pas une chose si facile que ça. C'est un environnement qui a ses codes et ses repères : on parle de slicer, de gauchissement (warping), de STL, de PLA, de Z Offset, skirt, etc. Le vocabulaire est dense.

Une chose que je n'avais pas comprise au départ : c'est le temps d'impression. Bordel que c'est lent ! Compter 30min pour un truc rikiki et une dizaine d'heure pour une pièce élaborée.

C'est aussi un univers riche en modèles : de l'imprimante à 150€ au monstre à 8 000€, il y a des différences. En trouvant la pièce que vous cherchiez sur, disons, cult3d, rien ne dit que vous allez pouvoir l'imprimer avec l'outil que vous avez à la maison. Il faut faire attention !

Comme toute nouvelle activité, il faut se mettre dedans, prendre le temps de se planter, de tester et de garder son calme.

La modélisation

Pour le moment, je continue à beaucoup m'appuyer sur ce que les gens partagent. Je me mets doucement à la modélisation mais c'est épuisant. C'est un monde que je ne connais pas du tout. Tout est à apprendre.

D'abord, il faut choisir son logiciel :
FreeCAD et OpenCAD sont les seuls logiciels libres de la liste. SketchUp ne me plaît pas. J'ai réussi à faire des pieds pour mon Mox avec ThinkerCAD. Ma première pièce conçue, imprimée et utilisée :


 
Ceci-dit, c'est Fusion360 que je vais approfondir. Pourquoi Fusion360 ? Ça semble être l'outil le plus poussé et le plus utilisé. De plus, ils ont pondu une version web qui permet de s'en servir sous Linux.

Des ressources ?

Après les liens fournis tout au long de ce billet, je vous encourage à rejoindre la joyeuse équipe que j'ai découvert sur le salon Matrix Impression3D. Là-bas, vous trouverez un lien vers un superbe pad regroupant tout ce qu'on a trouvé !