Blog de dada

DevOps, bidouilleur et routard plein de logiciels libres

Attention, ce billet se traine depuis plus de 3 mois. Les informations qu'il contient ne sont peut-être plus à jour.


Je me suis mis à l'impression 3D

Rédigé par dada / / 13 commentaires


Celles et ceux qui me suivent sur Mastodon ou Pixelfed savent que j'ai franchi le pas : j'ai enfin ma bête à la maison. Je vais vous raconter des trucs, parce que voilà, c'est un monde qu'il est quand-même chouette et qui se rapproche de celui des libristes.

Le choix de la bête

Quand je ne sais pas quoi choisir, je demande de l'aide. Je n'avais pas beaucoup de contraintes : une machine produite en France, avec une entreprise domiciliée en France et de quoi bidouiller sans me ruiner. Quelques toots plus tard, j'étais mis en relation avec des makers qui m'ont trouvé ce que je voulais : Dagoma 3D ! Une entreprise du Nord de la France qui fait des imprimantes 3D. Nickel.

Ne voulant pas d'un truc clé en main, exit la Magis, j'ai donc craqué pour une Disco Ultimate avec l'option écran. Quelques euros en moins (tirés de mon arrêt du tabac) et quelques jours plus tard, je me retrouve avec des petits cartons et beaucoup trop de bobines de PLA :


Je vous laisse parcourir l'album photo dédié à mes délires 3D pour comprendre qu'une imprimante 3D en kit, c'est vraiment un truc en kit. J'ai passé des heures à la monter. Dans ma mémoire, la dernière fois que j'ai autant souffert, c'était pour l'installation de ma première distribution GNU/Linux, Ubuntu 6.06, il y a plus de 14 ans !

Un univers libriste-compatible

J'ai découvert un truc assez fou : le monde de l'impression 3D est assez similaire au monde du logiciel libre.
  • On y retrouve un Github, qui s'appelle Thingiverse.
  • La plupart des imprimantes ont des plans en opensource.
  • Les pièces de rechanges sont imprimables.
  • Il existe un GNU/Linux des imprimantes : Marlin. Ce dernier est forké au bon vouloir des constructeurs.
  • Le logiciel pour préparer les impressions, Cura, est opensource et en python.
En gros, on a le droit d'utiliser, de modifier, d'améliorer et de redistribuer les modifications des outils. Ça ressemble à notre univers, non ?

Anecdote : j'ai cassé une pièce lors de l'assemblage de ma bête. J'ai tout de même réussi à finir le montage, à apprendre à gérer la machine et à imprimer la pièce cassée en allant sur le Github du constructeur. Rien que ça, je trouve que c'est génial.

On en fait quoi, de son imprimante ?

J'ai commencé par imprimer de quoi me servir sereinement d'elle. Une bobine, ça doit bien se dérouler, j'ai donc commencé par imprimer des supports de bobines. C'est simple et ça donne rapidement un résultat. Quoi de plus agréable que de commencer par un truc qui vous allez immédiatement utiliser ?

Ensuite, j'ai commencé par faire des choses pratiques comme un support pour mon téléphone, celui de mon père, de mon frangin, etc.... J'ai ensuite commencé à mêler le geek traditionnel du numérique et mes envies d'impression en sortant un boîtier pour Raspberry Pi :



Franchement, c'est comme une distribution GNU/Linux : vous en faites ce que vous voulez ! Amusez-vous à faire des recherches dans les sites qui regorgent de modèles pour vous rendre compte à quel point c'est fou.

L'autre jour, j'ai fait une recherche avec un modèle précis de plafonnier LED. Il manquait des attaches... Quelques minutes m'ont suffi pour trouver ces attaches modélisées gentiment par un illustre bienfaiteur. J'ai imprimé ça et le souci était réglé.
Dans le genre, j'ai deux disques durs externes en RAID1 branchés au module F de mon Turris Mox pour avoir mon Nextcloud en local. Une recherche rapide et je tombe sur de quoi ne plus les laisser traîner. J'adore.

La prise en main

Se mettre à l'impression 3D n'est pas une chose si facile que ça. C'est un environnement qui a ses codes et ses repères : on parle de slicer, de gauchissement (warping), de STL, de PLA, de Z Offset, skirt, etc. Le vocabulaire est dense.

Une chose que je n'avais pas comprise au départ : c'est le temps d'impression. Bordel que c'est lent ! Compter 30min pour un truc rikiki et une dizaine d'heure pour une pièce élaborée.

C'est aussi un univers riche en modèles : de l'imprimante à 150€ au monstre à 8 000€, il y a des différences. En trouvant la pièce que vous cherchiez sur, disons, cult3d, rien ne dit que vous allez pouvoir l'imprimer avec l'outil que vous avez à la maison. Il faut faire attention !

Comme toute nouvelle activité, il faut se mettre dedans, prendre le temps de se planter, de tester et de garder son calme.

La modélisation

Pour le moment, je continue à beaucoup m'appuyer sur ce que les gens partagent. Je me mets doucement à la modélisation mais c'est épuisant. C'est un monde que je ne connais pas du tout. Tout est à apprendre.

D'abord, il faut choisir son logiciel :
FreeCAD et OpenCAD sont les seuls logiciels libres de la liste. SketchUp ne me plaît pas. J'ai réussi à faire des pieds pour mon Mox avec ThinkerCAD. Ma première pièce conçue, imprimée et utilisée :


 
Ceci-dit, c'est Fusion360 que je vais approfondir. Pourquoi Fusion360 ? Ça semble être l'outil le plus poussé et le plus utilisé. De plus, ils ont pondu une version web qui permet de s'en servir sous Linux.

Des ressources ?

Après les liens fournis tout au long de ce billet, je vous encourage à rejoindre la joyeuse équipe que j'ai découvert sur le salon Matrix Impression3D. Là-bas, vous trouverez un lien vers un superbe pad regroupant tout ce qu'on a trouvé !

13 commentaires

#1  - Jerry Wham a dit :

Cool. C'est vrai que ça donne envie mais ce qui me freine actuellement ce sont les déchets générés qui augmentent d'autant le plastique qui va, un jour ou l'autre se retrouver dans la nature. En même temps, l'impression 3d permet de réparer des objets que l'on devrait jeter. Je me tâte...

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#2  - dada a dit :

Je dois bien admettre que j'ai aussi imprimé des choses sans grand intérêt. C'est très tentant de faire des figurines soit-même, c'est aussi très économique (cf le sous-marin de tintin !) mais ce n'est pas mon but premier.
J'ai surtout l'intention de m'en servir pour corriger des choses du quotidien à moindre coût, modulo le prix de la machine. Je parle des attaches pour le panneau LED, du pied pour Mox et j'ai fait tout un tas d'autres choses. Là, je dois modéliser des façades mieux aérées pour, encore et toujours, mon Mox et des chariots pour rail de rideau cassés y'a quelques semaines.

Bref, je trouve ces engins vraiment très utile !

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#3  - Richard a dit :

Le PLA est fabriqué avec du mais et c'est biodégradable que demander de plus ?

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#4  - Lapineige a dit :

En fait c'est plus compliqué que ça:
https://www.3dnatives.com/pla-biodegradable-3d-23072019/
https://www.franceinter.fr/environnement/le-nouveau-plastique-vegetal-est-il-bon-pour-la-nature

C'est moins mauvais que du plastique classique (ABS, …), mais ça reste loin d'être idéal. Après tout dépend de à quoi il sert, combien de temps…

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#5  - xxx a dit :

Les écolos qui font une utilisation massive de plastique, lol. Les imprimantes 3D, la plus belle arnaque du siècle. L'outil par excellence de la consommation de masse occidentale.

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#6  - dada a dit :

Je laisse passer ton vilain troll pour rebondir sur un truc : le PLA, le plastique le plus utilisé par les proprios d'imprimante 3D, est fait à base de maïs et se dit biodégradable.

Alors, c'est pas mon domaine de compétences mais je tiens juste à dire une chose : ça reste du plastique dont la fabrication pollue, le transport pollue et dont l'usage oisif pollue.

Maintenant, si t'as des liens pour gueuler sur « la consommation de masse occidentale » d'imprimantes 3D, je prends.

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#7  - ezeerf a dit :

Hello, à la lecture ce cet article, j'ai reconnu mon parcours de quelques années en arrière :)
J'ai aussi une Dagoma (1 discovery 200) et qui tourne toujours au poil.
Je peux te conseiller octoprint qui ajoute vraiment un plus à l'imprimante (pour avoir testé avec un rasp V1 comme sur ta photo c'est pas assez puissant, un V3 et c'est nickel).
Moi je suis sur Freecad, c'est buggé mais la communauté est sympa. Je connaissais pas fusion360 web je vais essayer (j'avais essayé avec wine mais ca marchait pas).
Bonnes impressions!

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#8  - dada a dit :

J'ai essayé Octoprint mais je n'ai pas vraiment la place pour laisser la machine tourner longuement. J'ai joué avec sur un Pi 4 pour rigoler et j'ai trouvé ça chouette mais sans place/pièce dédiée, c'est compliqué.
C'est sur le salon Matrix qu'on m'a redirigé vers Fusion 360 en mode web : y'a des gens bien. Note que je m'en sers via Chromium puisque Firefox n'est pas bien supporté (les cons...!).
J'ai essayé d'installer la version bureau via Wine, via Lutris, via GamingOnLinux et rien n'y fait. En plus, des bugs chiants apparaissent quand tu réussis à t'en sortir... Version web, du coup !

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#9  - yoko.san a dit :

Si tu te limite à utiliser du PLA, il n'y a pas de problème de pollution. Il est biodégradable, car constitué à partir d'amidon de maïs.

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#10  - Caisseborque a dit :

Je conseille de suivrei l'excellent MOOC de FreeCAD organisé par une équipe interdisciplinaire d’artistes et makers, ingénieurs et développeurs de la communauté FreeCAD ici:
https://www.fun-mooc.fr/courses/course-v1:MinesTelecom+04036+session01/about

Avant cette formation, j'utilisais rarement FreeCAD et au 1/10 de ses possibilités.

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#11  - llaq a dit :

Hello !
Sympa l'article !
Une chose,tu envisage une filtration ou une évacuation pour la printeuse ?

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#12  - dada a dit :

Merci !

Aération ? Du genre pour les odeurs et les fumées ? Pour le moment, je ne fais que du PLA les fenêtres ouvertes :)
Je n'ai pas encore pris le temps de vérifier sur je peux faire de l'ABS avec ma machine. Si oui, je verrais pour ces histoires d'air.

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#13  - llaq a dit :

Oui,pour les odeurs et les fumées.
Une chouette étude sur la toxicité du pla : https://www.alveo3d.com/fr/nanoparticules-imprimantes-3d/

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