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L'hébergement par ses propres moyens
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/ /Quand on prend la décision de passer par la location d'un serveur pour propulser ses services sur la toile et donc de ne pas passer par un simple fournisseur d'espace disque et de PHP, on doit en être conscient : ce n'est pas toujours une partie de plaisir.
Professionnel de l'hébergement, je suis ce que les commerciaux appellent, et vendent, un DevOps, ou encore WebOps. Je passe ma journée devant des écrans noirs avec du texte bizarre dedans : gérer des serveurs et leurs problèmes, c'est mon travail au jour le jour. Pourtant, il y a une grosse différence entre mon statut de grand de l'infrastructure et du système que je suis le jour et le locataire de quelques machines chez Scaleway que je suis la nuit : je n'ai pas la main en cas de petit problème, et c'est une horreur !
Ces dernières 24h, mon pod diaspora et les services associés sont tombés sans raisons apparentes. J'ai relancé la machine pour mettre à jour le kernel, en corrigeant au passage la dernière faille de sécurité de ce dernier, et rien n'est reparti comme prévu. Le serveur démarre mais ne va pas jusqu'au bout. L'horreur.
Dans ces cas-là, on se retrouve sans connexion SSH : autant dire à poil complet. Réaction classique ? Faire un ticket au support de l'hébergeur, normal. Sauf que croyant en mes compétences, j'étais persuadé de pouvoir faire face à toutes les situations. C'est mon taff quand même. Je n'ai qu'un compte "classique", pas premium, pas entreprise, un truc gratuit. Et ce genre de compte, ça fait mal : il faut attendre des heures pour avoir une réponse foireuse du genre "Avez-vous bien redémarré votre serveur en passant pas le panel d'administration ?". Sérieusement, y'a de quoi devenir fou, surtout quand ça vient plus de 10h après la création du ticket. Faut répondre à ça quand même : "Oui, j'ai fait, 15 fois, sans succès". "Ok, on escalade le ticket vers des techniciens plus compétents". J'imagine.
L'escalade faite, j'attends et j'attends encore. Je relance une fois, deux fois, trois fois : rien. finalement, je me dis qu'il doit bien y avoir une solution pour que je m'en sorte pas mes propres moyens. Le serveur n'est pas joignable mais il doit y avoir quelque chose à faire ! Eh oui : le "rescue mode".
Ce truc-là permet de booter une sorte d'autre machine qui vous permettra de monter vos partitions dedans. Un accès simple aux fichiers de votre serveur mourant... et donc aux logs. Et ces logs, si les gars avait pris quelques minutes pour les regarder au lieu de me répondre des conneries, m'ont appris que j'avais un simple souci avec un dhclient au boot. C'est tout, juste ça. Un tour sur le net pour trouver le fixe et c'est torché. 5 vieilles minutes !
C'est fou.
Tout ça pour vous raconter que prendre la responsabilité de gérer son propre serveur, c'est un risque et qu'il faut savoir s'en remettre à ses seules compétences parce que personne ne vous entendra crier.